La réglementation de la Réserve Nationale de Chasse et de Faune Sauvage des Bauges

La réglementation garantit une compatibilité avec les objectifs de cet espace remarquable. Les interdictions permettent aux équipes scientifiques de travailler (comptages, captures…) sans dérangements, et aux animaux de pouvoir se reproduire et hiverner dans de bonnes conditions. Plus globalement, elles participent à assurer une conservation de la biodiversité de ce cœur de nature.
La Réserve et la nature nous accueillent, en échange respectons-les !

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La Réserve nationale de chasse et de faune sauvage des Bauges, cœur de nature du massif, sanctuaire ?

Créée en 1913 à l’initiative de l’administration des Eaux et Forêts (futur ONF) sur terrains domaniaux pour freiner l’effondrement des populations de chamois, la réserve de chasse domaniale devient réserve nationale de chasse en 1955.

Cet espace naturel de 5 200 ha s’étendant sur les Hautes Bauges est donc un territoire protégé, soumis à une réglementation qui découle des objectifs de gestion. Ceux-ci ont évolué dans le temps : d’abord axés sur la protection des populations de chamois, ils sont actuellement orientés prioritairement sur la recherche et la connaissance de la faune de montagne. Mais la Réserve n’est pas une « mise sous cloche ». C’est un territoire où les activités humaines sont présentes, certaines réglementées.

Déclinés dans un plan de gestion couvrant la période 2014 – 2018, les objectifs opérationnels de la Réserve peuvent être regroupés en 4 grands thèmes :

  • « Assurer l’équilibre agro-sylvo-cynégétique », c’est-à-dire s’assurer que la gestion des milieux forestiers et pastoraux soit cohérente avec la préservation des populations de faune sauvage et vice-versa.
  • « Maintenir un territoire de référence en matière de gestion cynégétique », c’est-à-dire proposer des modèles de gestion de la faune sauvage exemplaires et adaptables aux autres territoires.
  • « Rester un territoire de référence en matière de recherche scientifique », c’est-à-dire continuer à utiliser la Réserve pour acquérir des connaissances sur l’évolution des peuplements d’ongulés de montagne dans leur milieu naturel sur le long terme.
  • « Concilier la fréquentation et les activités de loisirs avec les statuts de la Réserve », c’est-à-dire permettre une fréquentation compatible avec la préservation de la faune sauvage, de ses milieux de vie et avec les activités de la Réserve.

L’objectif des gestionnaires est bien de concilier activités humaines et préservation du patrimoine naturel sur ce territoire remarquable, afin d’en faire un modèle de développement applicable sur d’autres territoires.

Une Réserve Nationale cogérée par trois organismes

  • L’Office National des Forêts (ONF) assure la direction de la Réserve. Il coordonne le volet « Gestion des espèces et des milieux » de la Réserve, indispensable pour assurer l’équilibre entre la forêt, les alpages et la faune sauvage abondante et variée.
  • L’Office Français de la Biodiversité (OFB) coordonne le volet « Etudes Scientifiques« . Appuyé par des laboratoires de recherche (CNRS, INRA…), l’OFB étudie les dynamiques de peuplements d’ongulés sauvages (chamois, mouflons, chevreuils…), et leur fonctionnement dans leurs milieux naturels.
  • Le Parc naturel régional du Massif des Bauges coordonne le volet « Accueil et information du public ». Il s’appuie sur un réseau de professionnels formés aux enjeux de la Réserve.

Cette gestion à trois partenaires incite davantage à discuter, à faire attention aux attentes de chacun, et développe également un dynamisme perpétuel.

La gestion des espaces et des espèces

Soumises au régime forestier, les forêts domaniales et départementales de la Réserve sont gérées par l’ONF qui élabore et met en œuvre les plans d’aménagements forestiers. La sylviculture est donc toujours pratiquée dans la réserve, mais l’ONF s’efforce d’y mener une gestion plus douce, compatible avec les objectifs de la Réserve et notamment le maintien de l’équilibre agro-sylvo-cynégétique.

Les forêts sont gérées en futaie irrégulière, c’est-à-dire que les coupes sont effectuées par trouées, favorisant la création de petites clairières afin d’assurer un renouvellement naturel, et des arbres de tous âges.

Parmi ces forêts domaniales, deux relèvent d’un régime d’exception : les réserves biologiques du Haut-Chéran (540ha) en forêt de Bellevaux et de la Combe d’Ire (116ha). Chacune d’entre elles comporte une partie dite « intégrale » où toute intervention humaine est proscrite, et une partie dite « dirigée » permettant l’intervention pour restaurer ou favoriser des espèces ou habitats forestiers spécifiques. L’objectif de ces réserves est de comprendre les processus écologiques qui se mettent en place sur une forêt de montagne laissée en libre évolution sur le très long terme.

Les milieux pastoraux tirent leur exceptionnelle biodiversité de la diversité des usages qu’en fait l’Homme. Cette activité traditionnelle est donc un facteur de diversification des milieux. Depuis les années 1990, le pastoralisme a fait un retour progressif dans certaines parties de la Réserve délaissées depuis les années 60. Soutenu par les trois gestionnaires, ce retour se fait dans une démarche de préservation des milieux. Grâce aux mesures agro-environnementales initiées par Natura 2000, de nombreuses actions sont financées par l’Europe et l’État. Les alpages se dotent progressivement de plans de gestion pastoraux, lesquels visent une gestion des alpages dans une démarche de préservation des milieux et espèces (par exemple, pâturage tardif des zones de reproduction du tétras-lyre).

Le classement en Réserve de ce territoire a été un réel succès pour les populations de chamois. Les populations y sont suffisamment importantes pour qu’à partir de 1959, des animaux soient prélevés pour être réintroduits dans d’autres territoires afin de renforcer les populations locales. 529 individus provenant des Bauges ont ainsi permis de recoloniser les massifs français. Dans les années 80, les demandes de réintroduction commencent à décroître (elles prendront fin en 1998) et les gestionnaires de l’époque envisagent la régulation des effectifs.

A partir de 1982, des tirs particulièrement encadrés concernant uniquement les ongulés sont organisés. Ils sont organisés par l’ONF et sont réalisés par des chasseurs locaux (appartenant au Groupement d’Intérêt Cynégétique des Bauges) ou lors de stages « Ecole de chasse ». L’ensemble des animaux chassés font l’objet de prélèvements et de mesures qui sont utilisés pour les études scientifiques.

Un territoire de recherche

La Réserve nationale de chasse et de faune sauvage est un territoire privilégié pour l’observation et l’étude des grands herbivores. Le chamois, emblème de cette réserve est sous l’œil de la science depuis 1985. 1050 chamois ont été capturés, marqués et suivis depuis cette date grâce une invention 100% baujue : la « cham’arche », filet tombant déclenché à distance permettant de choisir les individus à capturer et d’en capturer plusieurs à la fois !

Les études ont permis de mieux comprendre la reproduction du chamois, sa survie, la dispersion des individus, son régime alimentaire et ses interactions avec les autres ongulés (mouflons notamment).

Dans les années à venir, les chercheurs vont développer leurs études vers 2 thématiques supplémentaires répondant à des interrogations des gestionnaires :

  • les impacts des ongulés sur la flore : quels impacts sur la diversité locale , les réponses physiologiques de la flore impactée, les impacts sur la régénération et la dynamique végétale.
  • l’impact des activités humaines sur les populations d’ongulés : adaptation du comportement des espèces aux activités humaines : chasse, tourisme, activités pastorales etc.

Le cœur de nature des Bauges à préserver

La Réserve, englobant les plus hauts sommets des Bauges, attire énormément. Cœur de nature du massif, elle est recherchée pour son calme et ses paysages caractéristiques des Préalpes du Nord.

Si la fréquentation n’est pas en valeur absolue « excessive », elle reste néanmoins un sujet de préoccupation des co-gestionnaires en raison du statut et des objectifs de la Réserve :

  • comment préserver l’ambiance « nature », la quiétude que chaque visiteur plébiscite ?
  • comment préserver l’un des rares sites naturels dédié à la recherche sur la faune sauvage où les perturbations liées à la fréquentation sont minimisées ?
  • comment aménager le site sans le dénaturer ?
  • comment améliorer les services aux visiteurs ?
  • comment profiter de cet espace à des fins pédagogiques ?

De nombreuses actions visent à répondre à ces questions :

  • Le Parc a édité de nombreux documents pour faire découvrir la Réserve : plaquette, livret de découverte, livres
  • Des médias sont mis en place sur le terrain : panneaux d’information aux points d’entrée de la Réserve, sentier thématique dans le vallon de Bellevaux.
  • Mise en œuvre de la campagne de sensibilisation « Respecter, c’est protéger », destinée à la sensibilisation des pratiquants d’activités hivernales et notamment à la conservation des populations de Tétras lyre.
  • Opération de maraudage pour aller à la rencontre des visiteurs.

Lors de votre visite, ne soyez donc pas surpris si certains secteurs vous sont interdits ! Pensez qu’en les évitant vous participez à la préservation de la faune et indirectement à la recherche.

Documentation

Accéder à la documentation relative à la RNCFS

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