Grands paysages
Les grands espaces s'offrent à vous ! - © G. Lansard
Comme tout paysage, la première vue est éloignée : celle de forêts sombres et pentues, celle de falaises impressionnantes et fermant l'horizon, celle de zones humides peu accueillantes... Mais dès que l'on s'approche un peu, l'impression change et ne cesse de surprendre jusqu'au bout de son immersion. La surprise est à la hauteur des contrastes et amplifie l'emerveillement.
Quel que soit le point par lequel on accède au cœur du massif, l'impression s'adoucit et laisse place à la contemplation.
Les piémonts viticoles de la vallée de l'Isère
Au sud du massif, en Combe de Savoie, s'étend la vallée de l'Isère. Endiguée au cours du 19e siècle, le large lit de la rivière a laissé place à une vaste plaine rythmée par quelques boisements humides témoins d'un passé ancien où les crues et inondations apportaient leur lot de limons et de galets arrachés aux montagnes du Beaufortain, de la Vanoise ou de la Lauzière.
Des conditions qui permettent aujourd'hui à l'agriculture de profiter de sols fertiles, profonds et bien alimentés en eau.
Des conditions qui ont poussé l'Homme à s'installer un peu plus haut dans la pente sur le flanc des Bauges. Ainsi passant par la route historique du versant, on traverse tous les villages du vignoble de la Combe de Savoie.
En continuant à grimper dans la pente, c'est d'abord les pelouses sèches, leurs orchidées printanières et le chant des grillons, sauterelles et cigales qui accompagnent votre ascension. Plus haut, alors que la pente se redresse et devient plus rocailleuse, la forêt de chênes et de buis prend place, rappelant sa filiation méditerranéenne.
Voilà les falaises blanches parfois vues comme les défenses d'une forteresse. L'envie vient alors d'aller voler avec les parapentistes au côté des aigles, faucons et autres circaètes. Il faudra quitter la douceur de ce coteau ensoleillé pour trouver une nouvelle facette du Massif des Bauges.
Les grands lacs
Comment ne pas regarder ces grandes taches bleues. Les deux plus grands lacs naturels de France baignent les pieds du massif des Bauges et offrent à chaque saison leur lot d'impressions : brumes mystérieuses enveloppant le château de Duingt, roselières à la fois paysages graphiques sur les lacs et abris naturels des canards, zones humides secrètes et impénétrables, plages invitant au rafraîchissement...
Et derrière le miroir d'eau, un patrimoine exceptionnel classé par l'Unesco : les sites palafittiques. Ces vestiges de villages lacustres témoignent de l'activité importante des bords des lacs alpins durant la préhistoire et fournissent une image précise des modes de vies des populations de cette époque.
Vue sur un paysage exceptionnel
Cheminant vers le cœur des Bauges, vous passez forcément par des paysages de « balcons ». L'envie de vous y arrêter est insoutenable.
Comment résister aux paysages printaniers des vergers en fleurs avec en trame de fond les montagnes des massifs voisins de la Chartreuse, de Belledonne, du Beaufortain, des Bornes, des Aravis, ou plus lointain de la Haute chaîne du Jura ou du Mont Blanc.
Pourquoi ne pas en profiter pour changer de point du vue sur les vallées et leurs lacs. L'équilibre subtil entre l'espace habité, l'espace cultivé et l'espace forestier rappelle ici la force de l'Homme dans la construction du paysage et sa responsabilité dans son maintien.
Le Cœur des Bauges
Vous avez passé l'un des quatre cols ou les gorges de Banges : bienvenue dans le Cœur des Bauges !
La surprise est souvent à la hauteur de la transition avec le paysage précédemment traversé. Passées les falaises, on se laisse charmer par le cœur du massif. Ses larges vallées laissent une place importante aux prairies au fond desquelles coulent des « nants », torrents historiquement pourvoyeurs d'énergie pour les forges et clouteries.
Ils se rejoignent autour d'une artère centrale : le Chéran, joyau sauvage du massif, ses pentes et plateaux boisés territoire des chevreuils et des cerfs, les cyclamens et sabots de Vénus. Et au milieu des prairies d'altitudes, ça et là, des zones humides, rares en massif calcaire.
Vous serez surpris par les changements de couleur de la plus emblématique d'entre elles : la tourbière des Creusates ; une doline de 13 mètres de profondeur comblée au fil des millénaires par des sédiments puis par de la tourbe (matière organique fibreuse non décomposée).
Les Hautes-Bauges
2217 m. Pourquoi parler de « Hautes »- Bauges ? Certes ce n'est pas de la haute montagne. Ici, pas de glacier, pas de pelouse alpine rase. Et pourtant, le randonneur averti sait que l'engagement pour atteindre les sommets y est présent. Gare au vertige. Depuis le départ, ces barres calcaires blanches sont le point de focalisation de votre regard.
Après avoir traversé les forêts de hêtre et de sapin, puis d'épicéa, les alpages à hautes herbes où paissent les troupeaux de vaches l'été, les pelouses pentues où chamois et mouflons les ont remplacés, quelques bancs rocheux hébergeant ici l'oreille d'ours, là l'edelweiss, vous voilà au sommet dominant le paysage, savourant à chaque saison de nouvelles couleurs et de nouvelles ambiances. Bienvenue dans cet espace préservé, la Réserve nationale de chasse et de faune sauvage !